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ACTUALITÉS NATIONALES

12 février 2018

Questions de salaires : comparaison n'est pas raison

(épisode 3/3)

Le SNE dénonce depuis des années que les professeurs des écoles sont perdants sur toute la ligne, alors menons quelques comparaisons.

Puisqu'il apparaît démoralisant de se comparer avec les autres cadres de la fonction publique ou avec les cadres du privé (voir épisode 1), puisque la comparaison avec les professeurs des pays de l'OCDE ou avec les professeurs agrégés est désolante (voir épisode 2), concentrons-nous alors sur la comparaison avec les professeurs certifiés qui, eux, ont le même niveau de recrutement que les professeurs des écoles.

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Le salaire moyen mensuel net d'un professeur certifié pour 18 heures devant les élèves est en moyenne de 2566 euros (rappelez-vous : 2174 euros pour un professeur des écoles avec 24 heures devant les élèves).

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Enfonçons le clou. Un professeur certifié se voit octroyer une prime s'il est professeur principal, mais aussi une prime s'il s'occupe du suivi et de l'orientation des élèves, et surtout bon nombre d'heures supplémentaires lui sont accessibles : devant élèves (au sein du collège ou du lycée), et pour les conseils école-collège (CEC) entre autres... Le SNE ne peut tolérer de telles injustices.

 

En revanche, le professeur des écoles fier de ses 24 heures devant les élèves assure la surveillance des récréations, assure toutes les sorties et les entrées des élèves au portail générant des rencontres avec les parents quasi quotidiennes, certes fortuites et informelles mais assurément chronophages. Il assure aussi le rôle de professeur principal avec les nouveaux livrets (LSU) et il assure l'orientation des élèves lors de nombreuses « équipes éducatives ».

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Toutes ces missions sont à charge d'emploi pour un professeur des écoles sans prime et avec l'impossibilité d'effectuer des heures supplémentaires rémunérées devant les élèves au sein de l'école.

 

Certes l'ISAE est arrivée après des années de revendications de la part du SNE mais ne représente qu'une goutte d'eau !

 

Sinon, ces quelques injustices dénoncées par le SNE justifient sans doute le nombre croissant de professeurs des écoles qui se reconvertissent par concours interne ou détachement vers les collèges ou lycées. Les reconversions dans l'autre sens sont très rares. Voilà un sujet de réflexion pour nos décideurs, il leur sera facile de déceler un malaise au sein des écoles dans ce domaine aussi.

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Ne tirons pas nos collègues professeurs des collèges et lycées vers le bas, mais hissons-nous à leur niveau.

 

Mais comparaison n'est pas raison.

 

Et quand il ne reste plus personne à qui se comparer, on ressort le vieil adage.

« Quand je me juge, je me fais peur mais quand je me compare, je me rassure »

Et bien dans notre cas il ne peut même pas s'appliquer et on peut juste le transformer en :

« Quand je me juge, je me fais peur mais quand je me compare je pleure (ou je m’horrifie) ».

 

Tous ces éléments de comparaison seront difficiles à combler à court terme car ils sont le fruit d'une négligence à l'égard de notre profession depuis des dizaines d'années.

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Le SNE invite nos dirigeants à reconsidérer la situation des professeurs des écoles s'ils veulent conserver intacte leur motivation. Rehausser aussi leur situation s’ils veulent arriver à recruter des enseignants de qualité à la hauteur des enjeux de notre pays et de notre positionnement international.

 

Enfin, le SNE pense qu'il est urgent de rattraper l'écart avec les autres professeurs sans parler des autres cadres de la fonction publique.

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Patrick Champromis

Délégué SNE 83

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