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ACTUALITÉS NATIONALES

30 avril 2018

Burn-out : et si ça n'arrivait pas qu'aux autres ? (3/3)

Qu’est-ce que le burn-out ? Quelles en sont les séquelles ? A lire dans l'article 1/3

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L'exposition de notre profession au stress chronique associée à l'amour de l'enseignement nous conduit plus aisément au burn-out. Pourquoi ? A lire dans l'article 2/3

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Des enseignants interchangeables.

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Notre système rend l'expérience et les compétences des PE et des directeurs obsolètes par la pratique du changement permanent. Les circulaires se cachent derrière des besoins d'automatisation et de rendement par logiciels sans cesse renouvelés. La conséquence tragique pour nous est que l'expérience constituée auparavant ne sert plus à rien puisque les règles ont changé. Et c'est bien pratique car si un enseignant veut dire à la hiérarchie « Moi, je sais ! », cette dernière, dans une position des plus confortables, va pouvoir lui rétorquer « Mais ça, c'était avant ! ». De vétéran, on devient incompétent et obsolète.

 

Cette logique importée dans l’Éducation Nationale provient de cabinets d'experts qui l'ont mise en place pour que les enseignants ne puissent pas s'opposer et entrent ainsi dans le moule auquel ils doivent se conformer strictement selon des modalités imposées. Et quand on est malléable, on ne se révolte pas, on ne fait pas respecter ses droits.

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On nous confie des tâches soigneusement listées. Tout le monde peut les accomplir à condition de suivre scrupuleusement la procédure. Une vraie négation de l'identité, du savoir. Le professeur des écoles, le directeur, ne sont alors plus que des techniciens interchangeables. Il est dès lors très facile à la hiérarchie de ne nous accorder plus aucune valeur puisque nous sommes remplaçables. Nos supérieurs ne ménagent pas le professeur des écoles aguerri. Ils lui préfèrent les jeunes professeurs des écoles qui fonctionnent déjà selon des modalités stakhanovistes. Qu'il est commode d’abuser du PE hyper connecté, joignable à toute heure !

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La spirale infernale.

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Vous ne pouvez pas en parler à votre IEN puisque c'est la normalité. Il y a alors intériorisation de la souffrance, celle-là même qui submerge. C'est très difficile à gérer pour l'individu car la défaillance est personnelle. On est isolé. C'est une des raisons pour lesquelles le SNE vient à votre rencontre et vous tend la main : pour vous aider à faire respecter vos droits.

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De fait, petit à petit, le travail empiète sur la vie personnelle, ce que confirme le rapport du ministère avec 44 heures de travail hebdomadaire reconnu. Difficile alors de s'épanouir. Ce n'est pas en passant ses week-ends à remplir des projets divers et variés que vous allez y arriver. Si le SNE encourage les professeurs des écoles au professionnalisme, il ne les encourage certainement pas à l'acceptation de l'esclavage.

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Le SNE continuera de se battre pour que les risques psychosociaux soient évalués a priori, en aval, quand il est encore temps d'agir et pas seulement quand la catastrophe s'est déjà produite. Et le SNE vous soutiendra personnellement quand vous ferez appel à lui.

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Vous avez besoin de conseils, de soutien ? Contactez-nous.

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Ange Martinez

Vice-président du SNE

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