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ACTUALITÉS NATIONALES

6 mars 2020

Action sociale et médecine du travail :

tout ou presque est à faire

Réunion ministérielle du 3 mars 2020

Le 03/03, en plus de la qualité de vie au travail, le SNE a aussi travaillé au ministère sur l’action sociale et la médecine du travail. Dans ces deux domaines, notre administration est indigente. Il est temps de changer cela.

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Notre syndicat se mobilise donc là aussi pour que la volonté ministérielle affichée de changement se concrétise par des actes forts.

 

 
Faire exister l’action sociale au sein de notre ministère

 

L’action sociale au sein de l’Éducation nationale est si faible que la plupart des enseignants ne savent même pas qu’elle existe. C’est une situation inacceptable.

 

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Créer et développer des prestations

 

Les Prestations Indemnitaires ministérielles (PIM) sont sous conditions de ressources. Un couple d’enseignants n’y a pas droit la plupart du temps. Il faudrait développer l’information et élargir les prestations.

 

Notre syndicat avance trois pistes pour cela : le développement des chèques vacances pour les enseignants, l’instauration de tickets restaurant ou d’une subvention pour les repas de la pause méridienne, la création d’un véritable Comité d'Entreprise, au même titre que dans les grandes entreprises publiques ou privées, qui permettrait aussi d’offrir des cadeaux ou des prestations aux enfants des enseignants.

 

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Optimiser les conditions d’accès au logement

 

Il est tout aussi inacceptable que certains enseignants n’aient pas accès à un logement décent, notamment en IDF ou dans certaines régions frontalières. Quelques prestations d’aide à l’installation existent, mais elles sont parfois délivrées dans des conditions beaucoup trop restrictives pour être efficaces.

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Par exemple, la prime d’installation dans la MEL (Lille) n’est accessible qu’en deçà de l’indice 422, c’est-à-dire uniquement au premier échelon, or, peu de PE sont nommés titulaires dans ce secteur en début de carrière. Cette mesure n’a donc qu’une portée trop particulièrement limitée.

 

Pour remédier à cette situation, le SNE suggère de proposer des aides au logement ciblées géographiquement (par ville ou par zone géographique d’affectation), d’octroyer des prêts à taux 0 aux enseignants qui s’installent dans certaines zones et, dans les mêmes conditions, de réserver des logements à tarif préférentiel sur des parcs publics pour les enseignants.

 

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Accompagner et encourager la mobilité géographique

 

Des mesures complémentaires à celles évoquées précédemment pourraient être instaurées en faveur des collègues qui acceptent des postes dans les zones les moins attractives.

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Il serait légitime de leur proposer des aides au logement, des conditions de travail différentes (tutorat, temps partiels automatiques en cas de demande, imposer une ATSEM par classe en maternelle…), des primes, bonifications indiciaires ou accélérations de promotion.

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Il a été prouvé que la motivation et la remise en question professionnelle sont favorisées par un changement d’affectation volontaire. Les récompenser pécuniairement serait une action forte de gestion des ressources humaines.

 

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Améliorer la protection sociale complémentaire

 

La première des mesures à prendre dans ce domaine est de supprimer le jour de carence. Chaque enseignant devrait bénéficier, pour le moins, d’un arrêt maladie « gratuit » par an, de date à date.

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Nous ne choisissons pas de tomber malade. Nous avons le droit de pouvoir être soignés sans que notre absence ne nous coûte des frais supplémentaires.

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Dans le même esprit, le SNE propose, en cas d’arrêt maladie, de repousser l’échéance du passage à mi-traitement.

 

Aujourd’hui, la grande majorité des enseignants sont à la MGEN. Il serait judicieux que l’Éducation nationale contribue au financement de la complémentaire santé.

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Pour aller encore plus loin, il faudrait instaurer des complémentaires nationales publiques, au moins une pour la maladie et une pour la retraite.

 

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Exercer au XXIème siècle

 

Puisque notre temps de travail est à repenser, notre temps de congé doit l’être aussi. Dans cette optique, on pourrait établir la possibilité d’un congé sans solde de deux semaines par an à prendre hors vacances scolaires.

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Notre métier permettrait alors, comme la plupart des professions, le flex-office. Un enseignant deviendrait ainsi libre de faire une pause professionnelle s’il en éprouve le besoin ou de se rendre disponible ponctuellement pour des évènements particuliers.

 

 

Assurer santé et sécurité au travail

 

Pour le SNE, aujourd’hui, il existe moins une prévention des risques encourus au travail qu’un traitement des symptômes chez leurs victimes.

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Les enseignants suivis dans les processus d’accompagnement ou d’aide actuels se sentent en situation de devoir se défendre ou de se justifier. Cela entame le capital confiance et rend la guérison plus compliquée.

 

L’absence de réelle médecine du travail est un facteur aggravant. Il est impératif et chaque jour plus urgent de proposer un dispositif suffisant de suivi médical des enseignants.

 

Les enseignants devraient aussi connaître leurs droits pour pouvoir exercer leur profession en toute conscience. Pour cela, il faudrait faciliter le travail des organisations syndicales qui renseignent et épaulent les collègues. Il serait aussi important d’enjoindre les DASEN et les IEN de ne pas entraver les droits des collègues.

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L’action sociale et la médecine du travail sont des sujets quasiment en friche dans notre ministère. L’ampleur des propositions que le SNE a pu porter au ministère en témoigne presque douloureusement.

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Notre syndicat travaillera maintenant pour que les bonnes intentions ministérielles affichées dans le cadre du dialogue social actuel se traduisent par des effets concrets à la hauteur des enjeux.

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Emmanuel Caron

Secrétaire Académique Hauts de France

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