ACTUALITÉS NATIONALES
4 janvier 2021
Revalorisation : l'heure est aux actes
Le grand chantier de la revalorisation des enseignants a été engagé depuis un an. Il a suivi un chemin chaotique, mais il a progressé. Des premières mesures ont été actées, certaines sont déjà effectives.
La rémunération en début de carrière a été augmentée, l’équipement informatique est désormais défrayé, les directeurs reçoivent une première prime.
Tout cela ne révolutionne pas notre quotidien, mais il faut garder à l’esprit qu’il doit s’agir d’une première étape d’un processus à long terme.
Le SNE a pris une part importante dans ce travail. En 2021, notre syndicat compte bien voir ses efforts porter de nouveaux fruits, d’une ampleur beaucoup plus importante et cette fois sur le long terme.
Des débuts timides
Début 2020, on parlait d’un plan qui visait, sur une quinzaine d’années, à hausser la rémunération des enseignants à la hauteur de celle des attachés. Le ministère évoquait donc, à terme, une hausse de 1 000 euros mensuels.
A cette époque, la revalorisation était corrélée au changement du régime de retraite. Elle était aussi envisagée comme une compensation de tâches nouvelles.
Un chantier sur la direction était mené en parallèle. Il devait enfin mettre en adéquation la réalité de la vie des directeurs, de leurs fonctions de leurs responsabilités avec leur position administrative et leur carrière.
Le SNE a pris le pari de la réalisation de ces objectifs ambitieux. Notre syndicat a porté des propositions, défendu des options et combattu certaines autres, notamment l’idée de devoir obligatoirement travailler plus pour bénéficier d’une hausse de rémunération.
Notre expertise de syndicat de terrain a été écoutée. Notre présence à tous les ateliers du Grenelle le démontre.
Le projet de loi pluriannuel voulu ambitieux
Le ministère l’a réclamé aux organisations syndicales lors de chaque réunion ou presque : « Donnez-nous de quoi élaborer un plan pluriannuel de revalorisation. » Le SNE s’est employé d’arrache-pied à répondre à cette demande. Et nous continuons encore dans le cadre de l’agenda social et dans celui du Grenelle.
C’est en février que le ministre doit lever le voile sur ce fameux texte. Nous verrons alors si les ambitions affichées se concrétisent. Ce qui est certain, c’est que le SNE n’aura pas cédé un pouce de terrain. Bien au contraire.
Tous nos efforts concourent à l’élaboration d’un texte ambitieux qui s’appuie sur la réalité du quotidien des enseignants, et notamment sur celle de ceux du premier degré.
Nous avons défendu une revalorisation d’ampleur et appuyé sur les spécificités du premier degré. Nous avons proposé des mesures pour améliorer la rémunération de tous et d’autres pour récompenser les efforts spécifiques.
Nous avons insisté sur l’impérieuse nécessité de reconnaître, de valoriser et de faciliter l’exercice des fonctions de direction.
Nous avons aussi proposé des aménagements pour améliorer le déroulement de carrière, pour permettre une meilleure mobilité, pour créer un réel suivi médical et une prise en charge de la mutuelle santé par l’État.
Nous avons également proposé des axes pour la refonte de l’éducation prioritaire et de ses conséquences sur les personnels. Nous avons défendu une vision nouvelle de l’école inclusive. Nous avons réclamé la prise en compte des difficultés liées au logement, à la parentalité. Nous avons aussi promu la création d’une structure similaire à un comité d’entreprise.
Le verdict est pour bientôt
Les dernières réunions préparatoires avec les organisations syndicales doivent se dérouler en janvier. Le ministre a prévu de présenter son projet en février.
Le SNE veut croire que tout le travail engagé aboutira à un texte à la hauteur des espoirs suscités par les annonces précédentes. Il est certain que des ajustements seront à effectuer. Nous participerons de notre mieux à cette étape-là aussi.
Dans l’instant, nous espérons que, bien plus encore que ce que sa prédécesseure et son PPCR l'ont fait, M. Blanquer engagera très franchement la France à rendre aux enseignants le statut et le niveau de rémunération qu’ils ont perdu.
Les enseignants le méritent.
Philippe Ratinet
Secrétaire général aux publications