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ACTUALITÉS NATIONALES

25 avril 2023

Loin des "10% pour tous" promis

La revalorisation est là, mais le compte n’y est pas ! C’est un rendez-vous à 3 milliards d’euros qui vient d’être raté entre notre administration et ses enseignants, et tout particulièrement avec ceux du premier degré. Réussir à fâcher les enseignants en engageant autant d’argent pour leur rémunération relève presque d’un exploit. Concilier des annonces grandiloquentes, une volonté politique inflexible et les besoins des enseignants s’est révélé impossible. Le SNE avait maintes fois tiré la sonnette d’alarme lors des négociations. Nos interlocuteurs ont fait la sourde oreille. Quel gâchis.

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Les mesures de revalorisation

 

A partir de septembre 2023, une prime d’attractivité sera versée aux collègues dans les 15 premières années d’exercice. La rémunération nette sera d’au moins 2 000 euros dès la titularisation.

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C’était là une des promesses phares de l’administration. Il s’agit d’une avancée incontestable. Le SNE avait beaucoup insisté pour que les collègues en début de carrière ne soient pas les seuls à voir augmenter leur rémunération immédiate. Nous avons milité pour une revalorisation pour tous. La mesure suivante montre que nous avons été entendus. 

 

Le montant de la part fixe de l’ISOE (2nd degré) et celui de l’ISAE seront doublés. Il s’agit de la seule mesure de revalorisation qui touche immédiatement l’ensemble de la profession.  

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96 euros net par mois pour tous. C’est très loin de 10% d’augmentation, mais c’est pour tout le monde. Il y a ici une équité de traitement entre les deux degrés. A ceci près que l’ISAE ne correspond toujours pas au total de l’ISOE qui comprend une part fixe et une part modulable. Le SNE reconnaît l’effort, mais notre syndicat revendique encore et toujours un alignement du montant de l’ISAE sur celui de l’ISOE totale.

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Il est à noter que les collègues qui ne bénéficient pas de l’ISAE percevront une indemnité d’un montant équivalent à la hausse de l’ISAE. Les contractuels sont aussi concernés.

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Le SNE milite depuis longtemps pour que les collègues qui ne perçoivent pas l’ISAE bénéficient aussi d’une indemnité. Notre syndicat accueille donc cette mesure d’équité avec satisfaction. 

 

L’accès à la hors-classe sera facilité par un passage du taux d’accès de 18 à 23 % des promouvables. L’accès à la classe exceptionnelle sera lui aussi revu. 

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Ces mesures d’accélération et de développement des carrières sont positives. Elles éviteront de se retrouver en fin de carrière à stagner pendant des années au même niveau et donc d’avoir comme seul horizon pécuniaire de perdre toujours plus de pouvoir d’achat au gré de l’inflation. 

 

Enfin, à partir de 2023, les conditions de reclassement des lauréats des différents concours de l’Education nationale seront les mêmes, quel que soit le concours passé (externe, interne ou 3ème voie). Tous les lauréats bénéficieront d’une reprise des deux tiers de leur ancienneté pour déterminer leur échelon de départ. 

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Cette décision va permettre d’en finir avec une inégalité qui a causé bien des déceptions parmi les nouveaux collègues. En effet, ceux qui se reconvertissaient en tant qu’enseignant voyaient leur expérience plus ou moins bien reconnue selon le concours qu’ils avaient réussi. Cette gabegie disparaît. C’est un soulagement pour lequel le SNE a travaillé.

 

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Les mesures politiques : travailler plus pour gagner plus 

 

Au programme : des missions complémentaires dites « attractives ». Elles sont proposées sous la forme de forfaits annuels bruts de 1 250€ par mission. Elles ont pour objectif de favoriser la réussite des élèves.

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Faut-il comprendre par là que le temps de travail hebdomadaire est visiblement insuffisant et donc que nous ne travaillons pas assez ? Le sous-entendu résonne douloureusement aux oreilles des collègues. Pour le SNE, il est intolérable.

 

Dans le premier degré, il est proposé 24 heures annuelles pour du soutien en écoles, 18h pour du soutien en 6ème et un engagement dans le cadre du dispositif « Notre école, faisons-la ensemble ».

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Ces dispositifs sont des mesures politiques, conjoncturelles. Elles visent à améliorer la situation dans les écoles. Travailler plus pour gagner plus. C’est l’idée du pacte.

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Le SNE l’a dit, écrit et répété, les enseignants du 1er degré n’ont pas besoin de travailler plus. Ils exercent déjà de nombreuses missions non reconnues, ils courent après le temps et l’énergie, 44 heures par semaine en moyenne. 

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Les enseignants du 1er degré ont besoin d’être rémunérés pour ce qu’ils accomplissent déjà. Ils le méritent. C’est ce pour quoi notre syndicat milite. Nous continuerons jusqu’à être entendus.

 

Au cœur de tous ces nouveaux dispositifs, le directeur d’école va, une fois de plus, devoir coordonner, gérer, superviser. En somme, travailler plus. Mais sans supplément de rémunération. 

 

 

Le déni des besoins des enseignants

 

Il y a des avancées, certes, mais elles ne masqueront pas la grande déception des enseignants. Ils attendaient individuellement les 10% promis à tous les enseignants et pas un chiffre globalisé sur l’ensemble de leur profession. La grande majorité des collègues a, une fois encore, l’impression d’avoir été flouée. C’est aussi légitime qu’insupportable tant les décisions prises sont éloignées des annonces.

 

Avec le pacte, le ministère a choisi de s’enferrer dans son choix doctrinaire. Il a préféré ne pas réduire le déclassement du 1er degré par rapport au second. Il a choisi de continuer à ignorer le travail de vie scolaire des enseignants du 1er degré (surveillance des élèves avant et après la classe, suivi des absences, surveillance des récréations…).

 

Le déclassement salarial subi depuis 30 ans par les enseignants ne sera pas réglé par les mesures qui seront mises en place en septembre. Il faudra d’autres paliers pour espérer rendre à la profession d’enseignant son lustre d’antan. En y ajoutant l’amélioration des conditions de travail, on peut affirmer qu’il y a encore du pain sur la planche.

 

Vous pouvez compter sur le SNE pour ne pas lâcher le morceau. Notre syndicat portera, jusqu’à la véritable revalorisation spécifique, les revendications du 1er degré parce que c’est sa raison d’être.

NOS IDÉES POUR L'ÉCOLE

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