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ACTUALITÉS NATIONALES

05 décembre 2019

Derrière le budget 2020, le professeur du XXIème siècle

Dans un courrier adressé aux organisations syndicales, notre ministre évoquait un professeur du XXIème siècle qui serait encore à définir. Cette définition est visiblement loin d’être floue pour notre ministre. Le contenu de son audition au Sénat lors de l’examen du projet de budget en témoigne très clairement.

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A cette occasion, M. Blanquer a d’abord planté le contexte général avant de se pencher sur l’avenir de notre profession.

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Les choix annoncés pour l’année prochaine

 

Ces choix découlent d’une vision. Pour notre ministre, l’objectif de l’École est de rehausser le niveau général des élèves et celui de la justice sociale. Pour ce faire, grâce à un budget de 52,1 milliards € (+2% soit 1 milliard), il entend sanctuariser les emplois (autant d'arrivées que de départs).

 

Deux priorités principales sont affirmées pour le primaire :

- l’accent sur les savoirs fondamentaux ;

- l’augmentation du nombre de postes (+440) malgré une diminution du nombre d’élèves (-50 000).

 

Par ailleurs, notre ministre entend diminuer le nombre d'élèves par classe et consolider l'école rurale. Les dédoublements se poursuivent : 300 000 élèves de CP/CE1 (20% d'une classe d'âge ou 20% d'élèves en difficulté) ont été concernés et 150 000 en GS vont l’être.

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À partir de la rentrée 2020 toutes les classes auront, progressivement, un plafond de 24 élèves.

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Le dispositif « devoirs faits » est étendu au Premier Degré en outre-mer.

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L’inclusion est le sujet qui voit les plus fortes augmentations (+50% du nombre d'élèves et de moyens financiers par rapport à 2012/13 - création de 3 000 PIAL pour la coordination des moyens humains).

 

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Le professeur du XXIème siècle

 

Selon M. Blanquer, il s’agira d’un professionnel mieux formé qui exercera un métier dont l’attractivité aura été renforcée.

 

L'enjeu se situe bien au niveau des Ressources Humaines. Notre ministre précise que le professeur du XXIème siècle aura de nouvelles opportunités, de nouvelles missions, une gestion de carrière revue, et la reconnaissance de son niveau de formation. L’idée est d’aboutir à une évolution vers une gestion qualitative et une modernisation.

 

Plus encore, M. Blanquer nous présente un professeur du XXIème siècle mieux rémunéré. Dans ce domaine, M. Blanquer a évoqué trois éléments pour l’année prochaine (823 millions €) :

- l’amélioration du pouvoir d'achat (via l’évolution habituelle des carrières et les HS).

- les mesures catégorielles (PPCR, soutien aux jeunes profs, parcours dynamisés, personnels REP+ (+1 000€ à la rentrée scolaire 2020),

- les mesures de Ressources Humaines (l'augmentation du taux de passage à la hors-classe pour les PE).

 

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Gagner plus oui, mais à quel prix ?

 

Pour le SNE, les perspectives annoncées sont alléchantes (meilleure gestion de carrière, meilleure rémunération, diminution du nombre d’élèves par classe).

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Un effort particulier est annoncé en faveur des enseignants en éducation prioritaire. Notre ministre considérerait-il qu’il serait plus méritant d’exercer dans un CP à 12 que dans un CM1/CM2 à 30 ?

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Quoi qu’il en soit, il faudra examiner la mise en application de toutes les mesures annoncées à l’aune des contreparties qui seront probablement réclamées, notamment pour la revalorisation des traitements. Nos vacances ne sont pas à vendre, nous avons suffisamment fait de sacrifices en termes de pouvoir d’achat.

 

D’ailleurs, l’existence même d’une contrepartie à une revalorisation salariale a de quoi laisser dubitatif, surtout quand on compare l’écart de rémunération qui existe entre un professeur du premier degré et un autre du second degré, deux professionnels à niveau de recrutement équivalent.

 

Pour le SNE, la démarche aura son importance : avant de demander aux enseignants de faire encore plus, il est nécessaire en premier lieu de rattraper le temps perdu et de revaloriser leur rémunération.

 

Anthony Payet

Secrétaire académique La Réunion

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Philippe Ratinet

Secrétaire général aux publications

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